Vers Belingbing (3)
Petit déjeuner. Le chauffeur arrive avec une vieille "coccinelle carrée". Premier local avec lequel on peut communiquer en anglais. Il est inquiet parce qu'on lui a dit qu'il y aurait peut-être des vélos à transporter. On le rassure. Nous avons décidé de prendre l'un des raccourcis, un peu "gavés" par les bouchons d'hier. Nous avons besoin de nature. Cela fait trois jours que nous n'avons pas fait de sport. On est chauds!
Tellement chauds que quelques kilomètres plus loin, on se trompe. Le temps de prendre nos marques, de regarder sur les côtés un compresseur pour gonfler ma roue arrière et de comprendre le fonctionnement du GPS et de la trace à suivre, on a loupé l'embranchement sur la gauche pour la piste. On a un doute et on s'arrête. Le chauffeur qui est juste derrière, nous indique de continuer. On obtempère. Cela descend bien. On croise une procession. Les gens sont assis sur la route. On roule quelques kilomètres avant de comprendre l'erreur. On ne va pas remonter...
Donc nous prenons le chemin initial, de la route sur tout le long, mais la circulation est bien moins dense qu'hier. Sur le bord, de nombreuses bâches de 3m x 1m environ, avec des clous de girofle en train de sécher. De petits autels sur pratiquement toutes les parcelles et leurs propriétaires qui installent leurs offrandes -fleurs, fruits et bâton d'encens- dans de mini paniers. L'air est donc très parfumé et cela compense les émanations de gazoil.
Astrid avance à son rythme. J'ai peur de son mal au dos mais elle se plaint très modérément. On s'arrête régulièrement et l'on croise ponctuellement notre chauffeur sur le parcours.
Le ciel est voilé mais au fur et à mesure que l'on monte, cela commence à sentir la pluie.
Au bout de trois heures, Astrid a un petit coup de pompe en fin de montée. Quelques amandes, noix avec des raisons secs et c'est reparti. On alerte descentes et petites montées sur la fin du parcours. Le chauffeur nous indique enfin le dernier kilomètre. Nous arrivons à notre nouvel hébergement, d'une autre classe que les deux premiers. Nous avons à peine le temps de nous installer qu'un gros orage éclate. Il durera deux heures.
Censés prendre le raccourci dans la montagne, nous avions commandé la veille un "packed lunch". Nous prenons la douche puis nous mangeons notre déjeuner sur la terrasse, puis nous montons à celle du restaurant qui domine la vallée pour un dessert et une connexion wifi...
Nous sommes bien installés, bien "tout court" après ce bel effort physique, mais en lisant cela, je me demande bien ce qu'Astrid a bien pu écrire sur le sujet...
Arrivés à Bali le 7, la réelle aventure balinaise n'a néanmoins commencé qu'aujourd'hui, le 9. Réveil à 6h45 pour être sur de ne pas trop se presser sur le vélo. Nous avons quitté notre hébergement à Munduk à 8h15. Notre chauffeur, heureusement plus à l'aise en anglais que le précédent, a pris nos bagages afin de les amener jusqu'à notre hébergement suivant.
Nous avions le choix entre 3 routes, chacune de niveau différent. La plus difficile était la plus courte. Nous avions choisi cette dernière... mais le destin en a décidé autrement. Nous nous sommes retrouvés sur la route la plus longue. Tant pis pour le chauffeur, c'était la seule route pour laquelle il était obligé de nous suivre en voiture jusqu'à l'hébergement plutôt que de nous retrouver là bas.
Donc, 52 kilomètres au lieu de 36. Inspiration. Expiration. C'est de la route , pas du single track (gros sentier, cailloux racines etc..) DONC, logiquement, ce sera plus facile. Et bien je ne le saurai jamais. Mais ce que je sais en revanche, c'est que mes nerfs ne sont pas indestructibles...
La route était magnifique, malgré la circulation. De la végétation partout, notamment des cocotiers; des paysages comme je les aime. Nous avons traversé plusieurs petits villages à peu près similaires . Les toits asiatiques rouges associés à la vieille pierre grise ou bien au bois, leur donnent vraiment du charme. TOUT LE MONDE sans exception vous dit bonjour, les enfants ont un sourire à rendre jaloux les mannequins d'Aquafresh , et pour finir les Balinais sont un réel plaisir pour les yeux.
Vers la fin de la balade , c'était les rizières qui dominaient le paysage. Les tons alternaient entre vert (jeunes pousses) et gris-marron. Je dirais même taupe (les femmes comprendront).
C'est ICI qu'interviennent mes nerfs. Car mes petites jambes sont loin d'avoir l'expérience (et la volonté) de celles de papa. Donc après une looooooooongue côte de quelques kilomètres , elles commencent à en avoir assez . Malheureusement , la descente qui suit est parsemée de petites remontées. Ayant le graphe du dénivelé en tête, je pense à chaque montée que c'est la dernière avant la descente finale. Mais cette fameuse dernière montée tarde à arriver, voyez vous.
Pendant tout le trajet , je me disais que je n'avais pas à me plaindre : papa était chargé d'un sac à dos plein, d'une sacoche sur le devant du vélo. Et malgré tout ça, il arrivait encore à me pousser dans les côtes. Mon papa c'est Superman. Pas à cause de sa force physique, mais surtout à cause de sa patience légendaire. Il s'énerve facilement en général, je vous l'accorde, mais dès que vous acceptez de faire du sport avec lui, c'est une toute autre personne. Je peux vous dire qu'avoir un escargot devant vous quand vous essayez de pédaler, c'est pas la joie hein? En plus, l'escargot s'arrête toutes les 10 minutes pour boire et étirer son dos de mamie. Donc, un escargot âgé, de surcroît.
Après 4h15 de vélo (les 15 minutes comptent plus que vous ne croyez...) , nous sommes arrivés à l'hébergement. Superbe, bien mieux que les 2 précédents. Il valait le coup! Nous avons déjeuné après une bonne douche. Deux minutes après que nous soyons arrivés, une pluie d'enfer. Maman j'ai pensé à toi. On a eu droit au tonnerre et même à un petit éclair! Non, pas au café malheureusement. Par contre au restaurant de "l'hôtel" , nous avons mangé un gâteau chocolat-coco. Une tuerie. Un gâteau Bounty comme l'a qualifié papa... Mais je m'égare. Première journée de vélo complétée donc! J'espère ne pas avoir trop mal aux fesses en regrimpant sur la selle demain ...
Note : avis au détenteurs de smartphones- je sais que cela va peut être vous paraître ridicule, mais je vous invite à télécharger Snapchat, une application sur laquelle je mets temporairement des photos et vidéos de notre périple. Mon identifiant est astrid.causs. Si vous y arrivez, appelez moi! Je vous expliquerai comment ça marche.